Une très bonne analyse de lEconomiste à propos du syndicalisme au Maroc
Dans les arguments utilisés, on se doute bien qu’il y a de la mauvaise foi de part et d’autre. Mais ce qui dérange, au-delà, c’est que tout le monde se fiche de l’image que peut s’en faire la base électorale, c’est-à-dire les salariés, principaux mandataires dans cette affaire. Tant pis si la démocratie syndicale en prend un coup. Tous ces feuilletons ne sont pas pour améliorer la crédibilité du paysage syndical ni politique d’ailleurs. Si désastre il y a, les partis en assument en partie la responsabilité en raison des jeux dangereux qu’ils ont entretenu pendant des années.
Constatons comment en France les syndicats peuvent amorcer de véritables ruptures sur les questions sensibles de l’emploi (voir le plan de relance Villepin) ou encore devenir de véritable Think thanks (cf. notre entretien avec Michel Muller publié dans l’édition du 11 août) sur les sujets stratégiques de démocratie et de gouvernance.
Tout le challenge, c’est d’asseoir une crédibilité. Cette quête de crédibilité, il faudra notamment la chercher du côté des cadres, que les centrales n’arrivent à rallier que faiblement, par un renouvellement des structures et des idéologies.
Comment surtout passer d’un syndicalisme caduc de revendication-opposition, voire sauvage d’occupation d’usines, à un syndicalisme lucide qui anticipe les enjeux.
Mohamed BENABID